L’inflation, un mystère ?

« Percer enfin le mystère de l’inflation »  titrait ce matin Jean-Marc Vittori dans les Echos, en voyant à juste titre l’absence d’inflation comme « le signe d’une économie qui tourne autrement. »

Le chapitre 3 de Microcapitalisme fournit des éléments d’explication de ce « mystère. » Il y décrit les raisons pour laquelle la déflation devient structurelle, au plus grand bénfice des consommateurs qui voient leur pouvoir d’achat augmenter. Il est pourtant nécessaire de compenser cette déflation, pour éviter que les entreprises ne soient prises en tenaille entre des prix en baisse et des salaires fixes, et voient leurs marges se contracter au détriment de l’emploi et de l’investissement.

La politique de la BCE opère cette compensation par sa politique monétaire, en créant 60 milliards d’euros chaque mois. Mais en les injectant sous forme de prêt bancaire, elle transfère de la richesse du consommateur, privé de sa baisse des prix, vers les propriétaires d’actifs financés par l’emprunt, c’est-à-dire essentiellement l’immobilier et les entreprises, dont les valorisations explosent. Cette redistribution à l’envers est injuste socialement et inefficace économiquement : au lieu de créer de la « bonne » inflation par la demande de biens et services, elle stocke de la « mauvaise » inflation dans des bulles.

Dans ce nouveau monde de déflation durable, il s’agit désormais d’inventer de instruments monétaires radicalement nouveaux afin de capter la valeur crée par la déflation et la rendre aux consommateurs. C’est le rôle du dividende monétaire que je décris dans Microcapitalisme, et dont j’explique comment il peut servir à réguler l’inflation.

Le microcapitalisme nous invite à penser radicalement différemment l’inflation, comme d’ailleurs la croissance et l’emploi, et les instruments qui nous permettront de piloter l’économie. Alors seulement cessera-t-elle d’être un mystère.

FX Oliveau

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